Les incertitudes sont désormais presque dissipées. Lors de sa conférence de presse du mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a entériné la mesure controversée du doublement des franchises médicales. En réponse à un journaliste, il a justifié cette décision en faisant référence aux dépenses courantes de nos concitoyens, soulignant que passer de 50 centimes à un euro pour une boîte de médicaments ne constituait pas, à son avis, un acte répréhensible.
Ces prélèvements, déduits par la Sécurité sociale de vos remboursements, demeurent inchangés depuis leur instauration en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cependant, le ministère des Finances examine cette option depuis l’été dernier dans le but de redresser les finances publiques.
Le président de la République a qualifié la mesure de louable, appelant à la responsabilisation des assurés sociaux dans un contexte de pénurie de médicaments. Depuis la salle des fêtes de l’Élysée, il a souligné la nécessité de rompre avec une tendance française à une surconsommation de médicaments. Il a précisé devant la presse que les franchises médicales ne concernent que les traitements remboursables prescrits par un médecin, excluant ainsi les médicaments en vente libre tels que le paracétamol ou l’ibuprofène, achetés sans ordonnance en pharmacie.
De nos jours, la Sécurité sociale prélève uniquement 50 centimes par boîte de médicament, avec une limite annuelle de 50 euros, indépendamment de l’état de santé de l’individu. Ce plafond s’applique universellement, qu’il s’agisse de personnes souffrant de maladies chroniques officiellement reconnues par la Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM) ou non. Cependant, la durée de cette mesure reste incertaine, suscitant des interrogations suite aux déclarations d’Emmanuel Macron, qui a évoqué la nécessité de maintenir un élément de justice pour les concitoyens atteints d’affections de longue durée nécessitant des prescriptions régulières. Le président a affirmé que ceux-ci sont actuellement protégés par le plafond de 50 euros par an, et a souligné l’importance de préserver cette protection.
Est-ce que cela signifie que le plafond sera levé pour les assurés sociaux sans affection de longue durée ? Le doute subsiste, surtout parce que le Président n’a pas répondu aux journalistes concernant la possible augmentation des participations forfaitaires, ces montants déduits des remboursements des consultations médicales. Cette hypothèse est pourtant prévue dans le budget de la Sécurité sociale pour 2024.
Pour rappel, le ministère des Finances vise à réaliser 800 millions d’euros d’économies en doublant les franchises. Cependant, en appliquant cette mesure uniquement aux médicaments, les chiffres de la Direction de la Sécurité sociale, dévoilés par Capital en octobre 2023, indiquent que seuls 360 millions d’euros de recettes supplémentaires seraient générés. Il resterait donc à trouver 440 millions d’euros, en passant d’un à deux euros la déduction de la Sécurité sociale sur les remboursements des consultations médicales.